GROUPE DE TRAVAIL
SYSTÈMES À RETARDS
Présentation générale
Le groupe de travail systèmes à retards est un groupe thématique soutenu par le GDR MACS. Ce groupe de travail participe, de manière directe ou indirecte, au rayonnement et à la diffusion des activités de recherche sur la thématique des systèmes à retards. Il s’agit d’un outil d’animation et de soutien aux chercheurs et enseignants-chercheurs, dont les objectifs principaux sont de
‣structurer la recherche menée au sein des laboratoires,
‣faciliter les échanges par le biais de séminaires, écoles d’été, ou conférences,
‣amplifier les actions de recherche en cours,
‣faciliter l’émergence de nouvelles thématiques,
‣encourager et stimuler l’innovation,
‣valoriser et faciliter les actions de transfert.
Des réunions scientifiques sont organisées de manière trimestrielle. Ces réunions peuvent être organisées de manière conjointe avec d’autres groupes de travail, afin de promouvoir l’émulation d’idées et la pluridisciplinarité, qui est inhérente à l’Automatique.
Motivations
Les systèmes à retards représentent une classe de systèmes de dimension infinie largement utilisée pour la modélisation et l’analyse des phénomènes de transport et de propagation (de matière, d’énergie ou d’information). Ils apparaissent naturellement dans la modélisation de processus rencontrés en physique, mécanique, biologie, écologie, physiologie, économie, épidémiologie, dynamique des populations, chimie, aéronautique, aérospatial, pour citer quelques domaines d’applications. Par ailleurs, même si un procédé ne contient pas de phénomène de retard, les capteurs, actionneurs, et temps de calcul impliqués dans sa commande peuvent générer des retards non négligeables, dont la présence peut être préjudiciable pour la stabilité ou assurer un niveau de performances désiré.
Du point de vue mathématique, ces systèmes sont décrits par des équations différentielles soit fonctionnelles, soit sur des espaces abstraits (systèmes de dimension infinie), soit sur des anneaux ou modules, ou encore peuvent être considérés comme des systèmes 2D.
Les outils d’investigation font apparaître des avancées nouvelles (systèmes sur anneaux, placement de spectre, stabilité dépendant des retards, LMIs, commande à structure variable, ...) dans lesquelles les équipes françaises sont déjà très investies.
De nombreux points restent encore difficiles à traiter de façon générale (synthèse de retours dynamiques continus ou non, capteurs/actionneurs retardés, systèmes non linéaires, systèmes neutres, retards variables, prise en compte de l’implantation numérique, ...).
Sur le plan du besoin industriel, le phénomène de retard fait partie des quelques phénomènes encore insuffisamment pris en compte, faute d’outils de synthèse adéquats. Bien qu’étant par nature de dimension infinie, ils sont encore assimilés, la plus part du temps, à de simples inerties (ceci conduit à des comportements oscillants inattendus, ou bien à des marges de robustesse réduisant définitivement les performances dynamiques) ou, dans le meilleur des cas, traités par une approche de type prédicteur de Smith. La commande numérique ne donne pas non plus de réponse générale (par exemple, en présence d’un retard variable, le modèle échantillonné n’est pas de dimension constante).
Le travail de recherche amont est encore nécessaire pour proposer des outils d’investigation efficaces et fiables (et donc, validés théoriquement). Une diffusion des résultats récents devrait à moyen terme motiver des partenariats industriels intéressants.
La recherche française dans le domaine des systèmes à retards est aujourd’hui reconnue internationalement et de nombreux chercheurs ont participé significativement à l’animation de la communeauté internationale en organisant des conférences, colloques et sessions invitées.
Les premiers modèles fonctionnels ont été étudiés au XVIIIe siècle (L. Euler, J. Bernouilli, J. Lagrange, P. Laplace) en lien avec certains problèmes géométriques. L’analyse des systèmes à retard s’est développée au XXe siècle à partir des travaux de Vito Volterra (1920) liés à la viscoélasticité et à l’écologie. Les premiers automaticiens à considérer cette classe de systèmes sont originaires des pays d’Europe de l’Est: Y.Z. Zypkin (1941, régulation des systèmes linéaires stationnaires), A.D. Myshkis (1949, fondements de l’analyse des solutions) puis, dans les années 50-60, Krasovskii, El’sgol’tz, Razumikhin, Halanay (stabilité au sens de Lyapunov, théorie des oscillations), ainsi que les travaux de Smith concernant la commande (contrôle «posicast» et «prédicteur» de Smith de 1957 à 1959). Le sujet a reçu une attention considérable aux Etats Unis à partir des années 60 avec les travaux de Bellman (Cooke: approche fréquentielle, Hale: approche temporelle) et, depuis, de nombreux chercheurs issus de la plupart des pays actifs en recherche y ont contribué (Allemagne, Australie, Belgique, Chine, Corée, Israël, Italie, Japon, France, Mexique, Royaume Uni, Russie, Ukraine, Roumanie, USA, Vénézuela, ...).
Animation du groupe de travail
Le GT SAR est actuellement animé par
Michel Dambrine
Professeur des Universités
LAMIH, Université de Valenciennes
Bureau 204, Bâtiment Noël Malvache
Tel. 33 (0)3 27 51 14 71
Email. michel.dambrine(at)univ-valenciennes.fr
Michael Di Loreto
Maître de Conférences
Ampère, INSA de Lyon, Département Génie Mécanique Conception
20 Avenue Albert Einstein, Bâtiment Saint Exupery
69621 Villeurbanne
Tel. 33 (0)4 72 43 85 59
Fax. 33 (0)4 72 43 85 35
Email. michael.di-loreto(at)insa-lyon.fr
Alexandre Seuret
Chargé de Recherche CNRS
GIPSA-Lab, ENSE3
Domaine Universitaire - BP46
38402 Saint Martin d’Hères
Tel. 33 (0)4 76 82 64 04
Fax. 33 (0)4 76 82 63 88